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Le méthane est le second gaz à effet de serre anthropique après le CO2. Ces émissions sont évaluées à 580 Mt/an et contribuent au réchauffement planétaire à hauteur de 2/3 de l'effet des émissions de CO2. Cette importance est liée au fait que le pouvoir de réchauffement du méthane est environ 30 fois plus fort que celui du CO2 sur un horizon de 100 ans. Son temps de vie d'une dizaine d'années, qui met à portée de vie humaine les effets d'une réduction des émissions, et son impact indirect sur la pollution atmosphérique, comme précurseur d'ozone, en font une cible de choix pour atténuer le réchauffement planétaire et améliorer la qualité de l'air, comme cela a été bien mis en avant dans le dernier rapport du groupe 1 du GIEC (IPCC, 2022). Après de nombreux travaux et recommandations scientifiques depuis le début des années 2000, la question du méthane et le rôle de la réduction de ses émissions sur l'atténuation du changement climatique semble enfin avoir atteint le niveau politique. Ainsi, dans le cadre de la COP26, plus de 100 pays se sont engagés dans le « Global Methane Pledge » avec pour objectif la réduction des émissions anthropiques mondiales de méthane de 30% d'ici 2030 par rapport à 2020. La Chine et les États-Unis ont aussi indiqué à cette occasion leur volonté commune de réduire leurs émissions de méthane, avec pour ces derniers la mise en place d'un plan d'action (U.S. Methane Emissions Reduction Action Plan). La commission européenne a également adopté, fin 2020, une stratégie sur le méthane dans le cadre du « European green deal » pour réduire les émissions sectorielles de l'énergie, de l'agriculture et des déchets , dans les proportions rappelées récemment dans le cadre de la COP26. Ces engagements sont une première étape nécessaire devant maintenant être concrétisée par des actions concrètes. Cette dynamique sur la question du méthane jusqu'au plus haut niveau international met en lumière le travail des communautés scientifiques mais renforce aussi la pression pour améliorer notre connaissance du cycle du méthane à toutes les échelles spatiales et temporelles, afin de fournir aux décideurs des informations robustes en appui aux futures politiques publiques. De nombreuses questions scientifiques restent ouvertes sur le cycle du méthane, nécessitant plus de travail de recherche. Des évolutions rapides sont en cours par exemple sur l'observation (spatiale et in-situ) ou la modélisation des différentes composantes du cycle du méthane permettant d'accumuler de nouvelles connaissances. Celles-ci doivent aussi permettre l'émergence de services offrant notamment le suivi des émissions anthropiques, en partenariat avec les secteurs industriels concernés. Une complexité du méthane vient de la variété de ses sources et puits dont l'étude mobilise de nombreuses compétences et donc aussi de nombreuses communautés scientifiques, expérimentales et de modélisation. Les questionnements scientifiques couvrent l'étude des zones humides et des eaux continentales, les dégazages océaniques et continentaux, l'estimation des émissions anthropiques à toutes échelles dans les différents secteurs d'activités, la spectroscopie atmosphérique, la chimie atmosphérique, le développement de l'observation du méthane depuis l'espace ... Cette variété est une richesse mais aussi une difficulté car les différentes communautés sont rarement réunies pour offrir une vision d'ensemble, pourtant indispensable, du cycle du méthane. Les communautés scientifiques françaises sont présentes sur de nombreux fronts de l'étude du méthane, comme cela a été lors de la première journée méthane en 2015, il y a déjà 7 ans. Dans ce contexte, il est proposé d'organiser une nouvelle édition des Journées Nationales Méthane afin de réunir les communautés scientifiques françaises travaillant sur le méthane, ainsi que des partenaires industriels intéressés, pour échanger et faire le point sur les connaissances récemment acquises et les enjeux à venir.

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